QUÊTE D’UN SEMBLANT D’IMAGE
Nouvelle de Hocine filali
Traduit De L’arabe Par Dr Rabeh Sbaa
Ecrivain sociologue.
La gifle lui parvint avec une brutalité impromptue. Une partie de son pyjama tomba en lambeaux. Mais il remercia Dieu qu’elle lui fut administrée par derrière. Il regarda obliquement son épouse et ses enfants en leur lançant :
-Retournez à vos lits, je ne vais pas tarder !
Dans une salle sombre, l’enquêteur lui posa des questions sur sa femme, sur ses enfants, ses frères, ses sœurs, sa belle-famille, ses amis et prit tout son temps avant de met Ire un terme à son procès-verbal.
Monsieur, je ne suis pas l’homme que vous cherchez !
Et comment le sais-tu ? Tu mets en doute la compétence et les aptitudes de mes hommes ?
Mais monsieur, je vous assure que je ne suis pas l’homme que vous cherchez !
L’enquêteur regarda de nouveau son procès-verbal et lui demanda :
N’es-tu pas X, fils de S ? Ton poids n’est-il pas de 90 kg et ta taille de 2 mètres ?
Monsieur, je ne suis pas X fils de S, mon poids est de 50 kg et ma taille ne dépasse pas un mètre comme vous I d’enquêteur se leva, enleva ses lunettes et se mit à crier avec une exaspération qui annonçait la rage :
Comment prétends-tu cela, alors que les preuves que j’ai sous les yeux confirment que tu es l’homme recherché.
Puis l’enquêteur ordonna à l’un de ses officiers de prendre les mesures de l’une de ses oreilles. L’oreille droite mesure 40 cm, monsieur! Et quel est son poids?
- Nous l’estimons à trois livres!
- Tu veux tromper la justice et dévier le cours de l’enquête! Peut-on imaginer un homme qui pèse seulement 50 kgs avec une oreille de cette taille ? Impossible, mon- sieur!
-Mais je vous jure que je ne suis pas X fils de S.
-Assez ! Assez !
-Monsieur...
-Silence!
-Monsieur…
-Tais-toi, chien !
-Monsieur, tes hommes m’ont humilié devant ma femme et mes enfants. Ils ont envahi ma maison durant la nuit et ont ainsi effarouché mes petits.
-Avez-vous vraiment agi de la sorte ? Demanda l’enquêteur à ses hommes.
-Nous plaisantions avec lui.
-Non monsieur, ils m’ont frappé sur la nuque et ont lacéré mon pyjama.
-Regardons de près. Si son pyjama a été déchiré pat derrière, cela signifiera que vous avez raison et que c’est lui le menteur. Et si son pyjama est déchiré à l’avant vous avez raison et il ment!
Quand on lui fit remarquer que son pyjama était déchiré par derrière l’enquêteur lança à l’endroit de ses hommes:
-Prenez-le et «gratifiez-le !» Préparez-lui un endroit où il pourra se «détendre».
Ils le mirent dans une chambre où se trouvaient deux lits. Ils l’allongèrent sur le lit le plus long et l’un des hommes déclara:
-Il faut le bâillonner et prendre une photo de lui qui fera apparaitre les preuves de l’accusation. Les fantasmes et les extravagances de monsieur sont des ordres. Et nous sommes tenus d’exécuter tous les ordres.
Ils apportèrent alors de grosses pinces et un étau. Ils le prirent par la main et les pieds et commencèrent à le dilater et le gonfler. Il sentit sa tête s’éloigner de son corps. Ses membres se détacher et ses cheveux se dissoudre dans un liquide acide et glacial. Quelque chose lui rappelle étrangement l’acide nitrique.